jeudi 12 juin 2008

"Quand les stars vendent leurs soirées aux enchères » - Le Figaro, 14 mars 2008

De l’inconséquence ou tout simplement de la bêtise ? De l’impatience ou de l’ignorance ? Depuis Henri Rochefort, nous savons que les sujets de mécontentements du peuple français sont proportionnels au nombre d’habitants ou à peu près. Les médias nous ont rebattu les oreilles et les yeux de la baisse du pouvoir d’achat, la gauche a confirmé sa compétence à crier au loup à chaque sortie décomplexée de Nicolas Sarkozy, le gouvernement a oublié de raconter son action et de rassurer : les premières élections locales ont donc servi d’exutoire à tous les ressentiments, frustrations et incompréhensions de nos compatriotes, toujours prompts à se plaindre qu’on ne fait rien pour eux. C’est évidemment tout le contraire. Face à la rupture en marche, les forces de résistance jouent en défense. La gauche fait preuve une fois de plus de son irresponsabilité en confortant son électorat dans des valeurs rétrogrades et dangereuses pour l’avenir du pays. A croire qu’elle n’a jamais gouverné ce pays ! François Mi-qui ? Lionel Jos-quoi ? Ah non, jamais entendu parler. Les 35 heures, le RMI, les déficits, la droite vous dis-je. En revanche, l’ouverture avec un ministère à la clé…pourquoi pas, mais avec un chauffeur de fonction. L’engagement, la sincérité, le combat pour des idéaux ne sont décidemment pas de vains mots pour certains politiciens. Pour mieux les apprécier, pourquoi ne pas se les offrir à dîner ? Le Figaro consacre un article à un étrange phénomène, fort éloquent sur l’état de notre société : la vente aux enchères, au profit d’associations caritatives, d’une soirée en compagnie d’une star. Le journal parle de Drogba, MC Solaar et Richard Berry, ce qui relativise déjà beaucoup la notion de star. Imaginons donc un repas avec Ségolène Royal ou François Hollande : combien êtes-vous prêt à payer pour avoir l’un ou l’autre à votre table ? Prix spécial pour le couple, divertissement assuré en prime. Vous feriez œuvre de charité puisque votre argent pourrait financer leur retraite ou même le déficit de la sécurité sociale. En Suisse, rapporte le Figaro, une opération organisée au profit de la Croix-Rouge avait montré le peu de popularité de certains élus. Allons, Mesdames et Messieurs les politiciens, c’est pour la bonne cause : tout ces gens auxquels vous serrez la main rapidement sur les marchés, à qui vous promettez miracles et espoir, tout ceux qui croient en vous comme les enfants croient au Père Noël, se réjouissent de vos victoires et se désespèrent de vos échecs, vous allez pouvoir leur rendre un moment de bonheur en partageant leur pitance. Car ils existent vraiment, les vrais gens, avec leurs soucis quotidiens, et vous leur devez des comptes. Une simple soirée, ou même un déjeuner, une partie de PS2 avec les enfants ou assis sur le canapé avec eux pour regarder PPDA, cela n’a pas de prix. Il est d’ailleurs probable que vous n’ayez même pas à parler. Ils vous regarderont avec leurs yeux de merlan-frits, comme le serf devant son seigneur. C’est bien ainsi que vous l’entendez de toute façon, n’est-ce pas ? Quelle belle invention, la démocratie…

@ 19 mars 2008

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